samedi 28 mars 2009

Chapitre 4

Chapitre 4

Dans ce regard




Il y a là cette fille, que parfois j’aperçois, qui dans son regard renferme un trésor inestimable à mes yeux : quand nos regards se croisent, le sentiment d’être encore vivant afflue dans mon corps, juste un regard, mais un regard qui m’est destiné……
Mais juste une sensation magnifique, qui restera sans lendemain, car ma vie est dans un tel délabrement que quand elle découvrira mes profonds tourments et mes soucis matériel, ne portera plus son regard sur moi, ce regard si pur, si brillant, si prometteur, mais juste un simple regard apitoyé au mieux ou plus probablement le détournera quand mes yeux chercheront les siens.
Pourtant quand chaque lundi je part acheter mon journal, je sais qu’elle sera là, derrière sa caisse, me gratifiant d’un sourire agréable et amical et quand je me tiendrais face à elle, quand mon regard croisera le sien, que juste durant de courtes, mais précieuses secondes, nous serons le centre du monde, le temps suspendra son avancée et la magie opérera.

Malgré mes insupportables certitudes, quelque part au fond de moi, se frayant un passage au milieu de mes amours mortes, évitant cet univers tâché par la trahison et le mensonge, un nouveau désir grandir en moi, pur et tellement puissant, que déjà je ressens ses premières vibrations, annonçant dans un avenir proche le séisme qui risque d’anéantir toutes mes résistances, toutes mes interrogations, comme une faille qui s’ouvre, s’agrandissant un peu plus à chacune de nos rencontres et menant implacablement vers une nouvelle passion, dangereuse et destructrice tant son éphémère durée contraste avec sa puissance !

Ce sentiment que je connais trop bien pour en avoir longtemps goûté ses fruits incandescents, humer son parfum ensorcelant, jusqu’à en avoir les stigmates sur ma peau. Je sais avec une certaine lucidité qu’il est terriblement difficile de résister à cet appel des sens, qu’il est presque impossible d’en contrôler l’impact émotionnel et dont la dépendance peut être enivrante.
Alors pourquoi ne simplement pas laisser les choses arriver ? Ne pas s’abandonner vers ce que tout mon être semble vouloir désirer ardemment ?

Tout simplement parce que je sais ce qui se cache au plus profond de ce regard. Si souvent je me suis noyé dans des yeux où me semblait-il ma vie avait un sens, trop souvent j’ai été dépendant de ce sentiment envoûtant et puissant, pour savoir que lorsque cette lueur attirante vient à s’éteindre, les ténèbres qui enveloppent alors mon esprit sont effrayantes, tant elles cachent de vieux spectres décharnés, avides de ma douleur et de ma déception….

Pourtant, qui a aimé ou tout du moins partagé le désir, comprendra facilement ce que provoquent ces interrogations quand s’en vient la nuit tombante, quand le silence s’installe comme pour apaiser ces incessants tourments. La nuit comme protectrice mais aussi comme catalyseur de cette sensation puissante et enivrante. Dans l’obscurité, bien souvent se cache une certaine vérité, celle qui au grand jour parfois nous semble honteuse ou tout du moins inavouable…

Si, bien souvent le jour je sais contenir certaines de mes pulsions, certains de mes désirs ou encore certaines opinions parfois déviantes, quand dame nuit m’enveloppe dans son long manteau étoilé, je me retrouve enfin, entier, vivant…..
La nuit est mon élément, je me fonds dans son obscurité bienveillante, laissant mes sens guider mon corps, naviguant au milieu de formidables sensations, ne cherchant aucun lendemain, juste profitant, abusant de ces quelques heures, où mon visage ne semble plus afficher le moindre malaise ou regret, où mon corps et mon âme se confondent pour ne faire qu’un, où enfin je ne subit plus aucune pression que mon lourd passé impose à mon esprit.

Je suis une âme amante, libérée du joug tortionnaire de ses amours mortes, où quelque part j’ai abandonné mes derniers espoirs mais qui ici, au milieu de nulle part, au cœur de l’univers, me rendent plus fort, balayant le moindre à priori, rendant plausible la moindre hypothèse et transformant le doute en certitude !
Je suis armé du désir le plus ardent, affolant mes sens au point de vous envoûter, parcourant mon échine à fleur de peau et d’un regard offert, d’un baiser partagé, je suis celui qui changera la quiétude de vos nuits en tourments délicieux.

Bien qu’aujourd’hui tout cela me semble lointain, quelque part au fond de moi, subsiste encore cet aspect de ma personnalité, cet être passionné dont l’attrait pour ces moments inestimables où mes lèvres restaient rivées à celle de l’autre, où chaque nuit était attendue douloureusement tant ces précieux moments nocturnes étaient vitaux pour que mon âme puisse s’exprimée librement, pour qu’enfin, ne serais-ce qu’un instant, je sois en paix avec moi-même. Partager cette passion juste pour ne plus me perdre dans d’inutiles questions, comme si un baiser ardent pouvait anéantir toute forme de regret, de désespoir ou de doute. Apportant l’ivresse d’un instant, cette sensation d’immortalité de l’âme et de ses précieuses aspirations, même si au lever du soleil, il n’en restera que la sensation d’un rêve très charnel et le goût de ces baiser sur les lèvres, au fond du cœur...

Il y a là cette fille, que parfois j’aperçois, qui dans son regard renferme un trésor inestimable à mes yeux, qui aurait du rester inaccessible par une certaine forme de lâcheté qui parfois s’immisce dangereusement en moi, mais qui pourtant allait prendre place dans ma vie d’une façon aussi inattendue que désirable.
Là où parfois la logique semble imposer sa dictature, la nuit elle perd toute sa puissance, laissant place au hasard, à la destinée, bien que improbable mais pourtant bien réelle.

Au détour d’une nuit, au milieu de nulle part, elle allait entrer dans ma vie, dans mes nuits, comme un cadeau inattendu, comme un poison sans remède, comme une évidence……
Dans un regard parfois naissent les plus belles histoires mais pas toujours, mais dans son regard j’allais enfin exister, au risque de me perdre un peu plus...

lundi 23 mars 2009

Chapitre 3

Chapitre 3

Le Sombre



Après quelques déboires en tout genre, l’un des plus pénible à vivre au quotidien est celui de chômeur, tant ce statut est perçu comme une tare dans la société actuelle.
En perdant son emploi, en réalité on perd bien plus qu’un simple gagne pain, bien plus qu’une simple position sociale sur l’échelle illusoire de valeur, on se perd un peu plus, on sort de la lumière ambiante, rejoignant les ténèbres rassurantes où personne ne peut apercevoir le regard triste et honteux des sombres.

Il existe un monde, une seule société, totalement codifiée, verrouillée par d’innombrables règles et autres codes. Dès que l’on enfreint l’une d’entre elles, les regards se tournent vers vous. Un regard contenant un jugement sans appel, une condamnation et une sentence bien plus douloureuse que n’importe quelle insulte...
Vous n’êtes plus avec eux, comme eux, mais moi, je n’ai jamais été comme eux, comme vous.

Longtemps j’ai joué au funambule avec un réel talent, réussissant grâce à un étonnant sens de l’équilibre à rester en contact de votre monde, mais progressivement, avec le temps et les épreuves, la difficulté à me maintenir ainsi est devenue de plus en plus pénible...
Comme un vieil acteur, ayant trop souvent joué la même pièce et trop longtemps, ne désirant qu’une seule chose : disparaître derrière le rideau et ne plus réapparaître au moment du rappel !
Et la perte de mon emploi a détruit cet ordre établi, ces habitudes de jongleur équilibriste balayées par un vent trop violent, me jetant à terre sous le regard médusé de tant de gens, proches ou pas, me propulsant vers cette forme de marginalité dégradante.

Le fait d’être compétant et productif, d’assumer certaines responsabilités sans jamais flancher ou échouer, gagner la confiance des autres et l’amitié de certains, pour au bout de compte se retrouver à la rue pour une simple question comptable et bien lointaine de toutes considérations humaines, palpables et compréhensibles.
Comme un mal insidieux qui s’introduit dans votre esprit, passant par un sentiment de colère, provoquant une révolte face aux craintes d’un avenir différent et dont la précarité ne peut qu’effrayer, pour devenir au final un véritable sentiment de honte, nous transformant de simple victime à indiscutable coupable….

Le pouvoir absolu de l’argent et des chimères qu’il offre, devient soudainement présent dans chaque acte ou même chaque pensée. De nouveaux combats bien plus concrets et dont l’urgence me plonge dans un véritable parcours douloureux de frustrations permanentes, dont l’intensité me semble trop souvent insoutenable. Ils viennent s’accumuler à ceux en attende de règlements bien plus intimes et personnels, formant un amas indescriptible où la logique et les réponses semblent totalement inaccessibles.

Pourtant chaque jours qui arrive se doit d’apporter une solution, une explication, juste de quoi obtenir un sursis, juste pour pouvoir s’arrêter un instant, juste un instant, pour reprendre son souffle, se sentir vivant et retrouver le sommeil, lâche ami fuyant et sourd, lorsque la nuit tombe sur ma vie…
J’ai découvert avec un dégoût indescriptible que les douleurs et peines provoquées par la perte d’un amour n’étaient rien face aux tourments infligés par cette nouvelle positon sociale.

Cette course effrénée vers l’obtention d’un revenu, cette sensation de faire la charité, juste pour conserver un toit, acheter sa nourriture, semble m’affecter, différemment, mais plus violemment et avec une grande insistance, que la disparition douloureuse de mes parent ou même la perte de mon couple.
Cette sensation me révulse, me semble tellement étrangère et incompatible avec mes plus profondes aspirations, provoquant en moi ce dangereux écarts entre celui que je suis vraiment et ce nouveau rôle que je dois endosser pour obtenir une infime de chance de conserver une forme de stabilité, matérielle uniquement, pour ne pas sombrer définitivement…

Mais je sens que cette nouvelle forme de vie a déjà considérablement modifiée mon existence, parfois de façon très étrange, ainsi le téléphone est devenu un ennemi dont je crains le son de sa voix et dont je ne peux me servir même pour tenter de retrouver une forme de réconfort chez mes amis les plus fidèles, mais également de façon plus logique en modifiant mon comportement, m’amenant à une privation quasi-totale du moindre plaisir matériel…
Mon seul objectif finalement est de retrouver un emploi, juste pour assurer un retour vers une certaine continuité matérielle à mon existence, juste pour revenir vers la lumière tant de fois détestée, juste pour ne plus être le sombre….. que je suis pourtant, au plus profond de mon être.

Je suis le sombre, je ne suis qu'une ombre, je n'existe pas, mais pourtant je suis bien là.
Souvent vous me croisez, mais sans me remarquer, jamais vous ne m'approchez, toujours vous m'ignorez.
Je suis le sombre, seul face au nombre poursuivant mon existence, dans cette vie sans aucun sens, continuant ma quête éternelle, seul bravant toutes les tempêtes, me fondant dans l'immensité de la nuit, pour oublier mes envies.
Je suis le sombre, qu'aucun espoir n'encombre, qu'aucune illusion n'atteint, que la vie fuit sans fin.
Seul je poursuis mon chemin, sans personne à qui tendre la main et que seuls quelques souvenirs, empêchent d'en finir...
Du miroir aux alouettes vers les abysses ténébreuses de la nuit, ma vie n'aura été qu'un étonnant, étrange, fabuleux, douloureux chemin, sans aucune logique ni même d'objectif final, si ce n'est de rester en vie à chauqe aube naissante, de continuer au cas où, mais sans pouvoir précisement nommer le but de cette attente, ni même si elle aura une finalité...

mardi 17 mars 2009

Chapitre 2

Chapitre 2

La vie et rien d’autre.


J’ai été amoureux autrefois, de façon inconsidérée mais pourtant cela donnais un sens à ma vie, un certain équilibre, comme un phare lointain égaré sur la ligne de mon horizon, émergeant au milieu de ces flots tourmentés d’une relation chaotique…
Mais je n’ai pas en m’en plaindre. A présent que cette partie de ma vie a sombré dans les profondeurs insondables de mon cœur abîmé, j’ai été contraint d’affronter de nouvelles épreuves bien plus cruelles et irréversibles…
Etre confronté à la maladie qui emmena mes parents loin de mon cœur d’enfant, les accompagnant jusqu’au derniers instants de leurs vies et de nos destinées communes.

La disparition n’est pas la plus dure à encaisser. Tôt ou tard, la vie où ce qu’il en reste reprend le dessus. Voir ce qui nous est le plus cher se flétrir inexorablement jusqu'à voir le dernier souffle de vie quitter ce corps animé. Corps si intimes et profondément sien, renfermant un esprit déjà éteint, où votre propre image ne représente plus rien pour ces êtres, qui vous ont façonné, construit, chéri, guidé, malgré notre opposition si souvent inutile et déplacée, pas même un simple souvenir auquel se raccrocher dans leur regard abandonné par la lumière.

Juste rester là, des heures, des jours, des semaines, des mois durant, tout près d’eux, en se rappelant les trop nombreuses fois où l’affection, bien que présente, n’avais pas sa place au premier rang du spectacle familial.
Ces fois où un simple baiser, un simple mot auraient eus un sens éternel aujourd’hui, à présent que tout est fini que leurs visages ont rejoint l’immensité froide et blessante de mon esprit de fils encore aimant…

Seul au milieu de l’obscurité, quand la nuit étend ses grandes ailes sur ma vie, qu’aucune distraction n’est présente, que le sommeil est absent au rendez-vous fixé, vers eux mon esprit se tourne et mon regard humide scrutant les ténèbres juste pour une fois de plus revoir leurs visages. Juste tendre l’oreille pour une dernière fois entendre le son de leur voix, ne serait-ce qu’un simple mot issus de leur intonation, juste un mot, rien qu’une fois...
Mais rien d’autres que ces souvenirs enfouis sous ces nombreux regrets et remords qui hantent mes derniers instants, avant que mes yeux se ferment et qu’enfin mon corps ne cède aux tentations de Morphée.

L’amour est un animal étrange et précieux. Difficilement domptable et qui au moindre faux pas s’enfuit rejoindre le monde impitoyable du célibat. Même l’amour parental qui nous semble offert et immortel, tôt ou tard s’en va lui aussi, ne nous laissant que ce goût d’inachevé dans nos cœur, cette amertume sur les lèvres et ces traces de sel sur les joues…

Mais la perte de l’amour de ses propres parents, cette confrontation terriblement intime avec la mort, possède une dernière cruauté découlant directement du vécu partagé avec chacun d’entre eux. Mais là où le vice de cette forme de souffrance réussi a surprendre, est qu’il ne semble pas avoir de logique première même si au final, de façon très malveillante et douloureuse ,il l’est implacablement.

Non pas le fait de souffrir, de regretter ou même de se culpabiliser, ce qui reste une réaction humainement fort compréhensible, mais c’est le vaste choix de modeler cette douleur, de se l’approprier et au final de nous anéantir qui surprend violemment…
Chaque mort est unique et le ressenti l’est également, je l’ai appris et l’apprend encore nuit après nuit quand le jour s’en va se cacher par delà l’horizon, loin de mon regard et du semblant de vie que je mène...

Au cœur de l’hiver, perdu dans mes pensées, alors que mon quotidien requiert toute mon attention, je me retrouve une fois de plus confronté à un choix, et connaissant mon incroyable capacité à me tromper, je reste là, sans aucune réaction apparente, face au danger imminent qui s’approche déjà, tel une nouvelle tempête que je vais affronté sur mon esquif de plus en plus frêle…
L’envie de continuer n’est plus qu’une faible voix, fluette et vacillante que parfois j’entends quand une émotion illumine le visage d’un enfant ou le regard d’une fille croisée au hasard de mon chemin.

Le plaisir existe, le désir aussi, mais me semblant déjà s’éloigner de moi, quand reviennent vers moi ces vieux souvenirs d’une autre vie, d’un autre temps, où j’étais un autre, sans cette conscience et cette forme d’omniscience des dangers, trahisons et autres déceptions qui à jamais m’ont blessé, clouant mon cœur au pilori sans la moindre pitié.

Entre plaintes silencieuse et regrets perpétuels, je sors de chez moi, allant affronter le quotidien et ses hordes de futilités, juste pour sentir que autour de moi le monde poursuit sa rotation et que son centre est bien loin de ma modeste personne.
Il suffirait pourtant d’un regard, un simple regard pour arrêter ne serais-ce qu’un instant, l’inexorable marche en avant de ce temps si précieux mais dilapidé inutilement par tant de questions sans réponse...

lundi 16 mars 2009

Chapitre 1

Chapitre 1


Un présent sans lendemains.




Dès le réveil de pénibles pensées étreignent mon esprit encore engourdi par ces quelques heures de sommeil que péniblement je soustrais à mon impitoyable compagne insomnie. Cette pesante solitude presse mon cœur le vidant de tout espoir et de toute envie. Pourtant je dois surmonter quotidiennement cette épreuve douloureuse pour continuer malgré l’absence…

Sous la douche, les yeux clos, je laisse l’eau ruisseler doucement le long de mon corps, ressentant chaque goutte effleurant les moindres pores de ma peau.
J’aime cette sensation de bien être qui m’envahit durant ces instants où l’eau crée une fine enveloppe me protégeant des turpitudes du monde extérieur.
Après un long moment d’abandon absolu, je me décide à me savonner mais lentement pour ne rien brusquer tant ce rituel matinal m’est précieux. Une fois rincé et séché, je me tourne vers le grand miroir qui surplombe mon lavabo pour affronter son verdict impitoyable.
L’image qui se reflète est celle d’un homme de trente-neuf ans plutôt pas désagréable à regarder…mais ce n’est qu’une apparence trompeuse.
Au plus profond de mon âme se terrent d’immondes douleurs détruisant sans aucune pitié le moindre espoir naissant. Ces regrets blessants guident chacun de mes pas sur la longue route désertique menant à ma prochaine déception…

J’allume ma chaîne hi-fi qui déverse des flots de musique violente. J’ai besoin de cet électrochoc musical pour me sortir de ces funestes pensées qui nourrissent mon quotidien.
Je n’ai plus le luxe de me permettre un quelconque rêve ou espoir de m’extirper de cette vie qu’est la mienne à présent. Je l’ai battit à des années lumières de tous ces songes qui berçaient mon enfance et mon adolescence.
D’un amour désabusé à cette solitude pesante, je n’ai fait que cumuler les erreurs et les répéter inlassablement. La vie ne m’a rien enseigné, juste qu’il est plus aisé de fuir toutes formes de responsabilités affectives que de les affronter ! Triste constat…

Je m’habille en choisissant une tenue qui un tant soit peu me mets en valeur, même si cela me paraît bien futile.
J’ignore ce qui me pousse encore à agir ainsi. Je n’attends plus rien des autres, ni plus grand chose de moi-même. J’ai passé tant de temps à chercher une raison d’exister, ma place dans cette vie qui se dérobe sous mes pas, engloutissant mon avenir dans une pesante solitude affective. J’ai aimé, mal m’en a pris ! Au bout du compte je n’ai rien gardé, juste quelques souvenirs qui lacèrent mon cœur et vident mon âme nuits après nuits.
Je ne comprends plus ce monde dans lequel j’essaie de survivre. Je ne trouve aucune explication à ces échecs répétés et ces terribles constats : au bout du compte après chaque séparation je suis le seul à souffrir !

J’ai traversé ces quinze dernières années comme un fantôme, frôlant le bonheur sans jamais réussir à vraiment l’enlacer dans mes bras amants…
J’ai essayé de tout mon cœur, de tout mon corps, allant jusqu’à accepter les mensonges les plus blessants et les immondes trahisons, pour en arriver à ce terrible constat : je ne pourrais plus jamais vraiment aimer.
J’ai sacrifié une grande partie de ma vie sur l’autel de l’amour sans aucun calcul, juste avec l’infime espoir de récolter un peu de tendresse. Mais en vain, c’était trop demander…
En deux ans j’ai perdu tout ce qui pouvait donner un sens à ma vie. Cette fille qui a partagé dix ans de mon existence, mon travail et mes parents…..
Je dois encaisser ces désagréments sans rien laisser transparaître. Je ne dois rien montrer pour ne pas inquiéter mes amis et mes proches.
Tout garder au plus profond de moi, alors que tout mon être n’aspire qu’a une chose : Crier à la face du monde mon désespoir ! Je ne peux m’y contraindre car je sais le prix à payer pour de telles confidences.

Autrefois je me suis livré à cœur nu au jugement de l’autre et le résultat obtenu s’est avéré bien différent de ce que j’espérais. Dans le meilleur des cas je n’obtenais que la pitié ou au pire une banale compassion.
J’aurais tant voulu que quelqu’un m’écoute sans porter le moindre jugement sur mes erreurs, juste une personne qui me soulage de ce poids trop lourd à porter et qui à présent ensevelit mes lendemains sous ces gravats de regrets et de remords.
J’ai échoué dans cette quête de l’amour partagé. J’ai dilapidé les plus belles années de ma vie dans des relations où j’étais le seul à offrir sans arrière pensée.
Seule ma mère pouvait atténuer la brûlure de ces frustrations. Par un simple regard, d’un simple sourire, ma peine semblait moins pesante et les brumes des doutes masquant l’horizon de ma vie amoureuse se dissipaient parfois…

Habillé, je consulte les offres d’emplois dans le quotidien régional, sans vraiment y croire. Je suis arrivé au point de non-retour. A trente-six ans, sans voiture, sans emploi et vivant ces dernières années sous le même toit que mon père, que puis-je espérer de ces lendemains désenchantés ?
A présent que mon père s’en est allé dans d’immondes souffrances, rongé par la maladie comme ma mère trois années auparavant, je suis encore un peu plus seul….orphelin dans ma vie comme dans mon cœur où la solitude étreint de plus en plus mes désirs et mes derniers espoirs.

Au fond de moins j’ai cette irrésistible envie de finir avec tout cela, dans un ultime geste, mettre fin à mon mal de vivre.
Mais sans la moindre raison, une curieuse sensation, une forme d’espoir infime et pourtant persistant, continue a donner une impulsion suffisante pour que chacun de mes battements de cœur soit suivi d’un autre, propulsant un semblant de vie le long de mes artères, noyant mon cerveau d’une vision d’un improbable avenir désiré, mais allant à l’encontre de certains désirs implantés profondément dans mon esprit désabusé.
Malgré mes désirs, je dois continuer à errer dans cette morne vie, où mon présent n’a plus aucun avenir…

A chacun sa destinée. La mienne se délecte de mes cruelles souffrances cachées dans les plus sombres recoins de mon cœur…

samedi 14 mars 2009

Intro

Intro


Je sais à présent qui je suis.

J’ai enfin compris le sens de ce chant lancinant, que murmure mon cœur, quand la nuit me recueille dans ses profondes ténèbres.
Longtemps j’ai essayé de trouver l’origine de ce mal être, qui inlassablement harcelait mon âme. J’ai cherché la vraie raison de ces sensations désespérantes.
Toutes ces années perdues, dans cette quête idéologique d’un partage absolu. Tout ce temps passé, en espérant apercevoir mon reflet dans le regard de l’autre. Tous ces rêves qui n’ont pas lieu d’être, mais qui nourrissent mon esprit, resteront à jamais des chimères inaccessibles. Aussi loin que me portent mes souvenirs, j’ai toujours ressenti au fond de moi, cette envoûtante mélancolie.

J’avais compris que j’étais différent des autres hommes, mais pas à un tel point. Je l’ai appris comme une douloureuse leçon dont on ne retire aucun plaisir une fois sue. La vie ne m’aura épargnée aucune désillusion, ni aucune peine.J’ai essayé d’aimer, jusqu’au confins du désir et des plaisirs les plus fous.

Je suis le résultat de nombreuses années d’expérimentation, que le désir m’a imposé.
Comment ne pas sombrer dans un état proche de la folie au contact quasi permanent de ces voluptueux corps féminins que tant de fois j’ai caressé !
Au final qu’ai-je gardé de ces tumultueuses nuits passionnelles ?
Juste ces instants de plaisir qui n’ont pas de grande valeur au regard du véritable amour.

Cet amour qui à jamais m’est interdit…

Présentation


Moi l'enfant est mon deuxième morceau de vie auquel j'essaie de donner vie, douloureusement, difficilement, mais comme une nécessité, pour exorciser certains vieux démons qui dansent autours de mon lit quand la nuit est trop solitaire, quand les regrets m'assènent leur regard enclume et qu'il ni a rien, ni personne pour m'écouter ou simplement me tenir la main.

Si mon premier écrit concernait une période trouble de mon passé, une douloureuse séparation, véritable thérapie qui me permit de laisser derrière cette histoire m'entraînant vers d'autres tout aussi décevantes, mes nouveaux billets, qui une fois rassemblés j'espère donneront un regard sur cette partie de ma vie qui fit en grande partie celui que je suis : mon enfance.

Comme toujours quand je me lance dans ce genre d'exercice, je ne sais jamais où il m'emportera, s'il me mènera vers un ailleurs plus apaisant où si tout simplement en plongeant dans les abîmes ténébreuses de mon esprit il ne me brisera définitivement.

Je mettrais au fur et à mesure l'évolution de mon récit, juste pour partager ces mots et ces nuits, mais également pour donner l'occasion de découvrir mon histoire à une voix qui est sortie de la nuit, virtuelle mais dont l'expérience vécue m'a ému...